Wi-Agri, une plateforme numérique qui met en relation les producteurs de noix de cajou et les acheteurs et établissements de financement

Mar 12 juillet 2022Classé dans ArticlesVue(s) 1437 fois

Pour les petits exploitants agricoles qui cultivent la noix de cajou en milieu rural en Côte d’Ivoire, il est difficile d’avoir des revenus stables. Beaucoup peinent à trouver des acheteurs pour leurs produits. La plupart sont également incapables d’accéder à des prêts et à autres services financiers, d’où leur difficulté à épargner pour leur avenir ou à faire grandir leurs activités. Les chocs météorologiques sont par ailleurs à l’origine de l’irrégularité de la production, ajoutant à la complexité de leurs activités agricoles et aux risques connexes.

Bienvenue à Wi-Agri, une plateforme agro-technologique qui met en relation les agriculteurs et ouvriers agricoles de Côte d’Ivoire avec les acheteurs, les sources d’information et de formation agricoles, et les services financiers. Lancée en 2021, Wi-Agri compte déjà 10 000 utilisateurs, parmi lesquels des petits exploitants agricoles, des acheteurs, de petites entreprises de transformation et des exportateurs.

« Wi-Agri propose une approche globale de l’inclusion financière et économique des femmes dans la filière de la noix de cajou en Côte d’Ivoire, combinant services financiers, accès aux marchés, formation commerciale et services de vulgarisation », explique Renée Chao Beroff, l’une des cofondateurs de l’entreprise lors d’une réunion avec l’UNSGSA le 13 juin 2022.

Pour les cultivateurs de la noix de cajou près de Bouaké, deuxième ville du pays, Wi-Agri les met en relation avec les acheteurs chez FOODS’CO S.A., société qui transforme et commercialise les noix, offrant ainsi aux agriculteurs un débouché garanti pour leurs récoltes. 

Cette relation est bénéfique à l’entreprise comme aux agriculteurs, explique Tahirou Sanogo, fondateur et directeur général de FOODS’CO. Lors d’une réunion avec l’UNSGSA, il explique : « la plateforme Wi-Agri a apporté plus d’efficacité et de transparence dans l’approvisionnement en noix de cajou. Elle améliore notre productivité tout en soutenant le développement économique local à Bouaké. »

La plateforme établit également une passerelle entre les agriculteurs et les coopératives proposant des services financiers, par le biais d’un partenariat avec Fin’ELLE, une institution de microfinance (IMF) dédiée aux femmes. Créée en 2018, Fin’ELLE compte aujourd’hui plus de 10 000 clients et se classe dans le top 10 des IMF de Côte d’Ivoire. Dans le cadre de son partenariat avec Wi-Agri et FOODS’CO, elle accorde des prêts à des coopératives d’agriculteurs dans le secteur de la noix de cajou, et propose des comptes d’épargne aux agriculteurs individuels. 

« Nos microcrédits permettent aux coopératives d’investir de manière productive dans des machines et des intrants agricoles de meilleure qualité, ce qui constitue une importante source de croissance pour l’avenir », confie Pierrette Kouakou, directrice générale de Fin’ELLE.

Fait plus important encore, ce partenariat a permis des avancées tangibles pour les agriculteurs eux-mêmes, selon N’diamoi Bletchi, fondateur et directeur de la SOCABE, une coopérative agricole créée en 2015. Il explique à l’UNSGSA que son groupe, qui représente 200 agriculteurs membres et 150 producteurs et fournisseurs non-membres de la région de Gbêkê, a rejoint la plateforme Wi-Agri en 2021 afin de permettre à ses membres d’accéder à de nouveaux marchés et à des services financiers. Jusqu’ici, ses membres sont satisfaits des résultats. 

Alors que Wi-Agri poursuit son essor, ses dirigeants espèrent compter plus d’un demi-million d’utilisateurs d’ici 2025, dont 40 % de femmes. La plateforme entend également s’exporter vers d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Bénin et le Sénégal.

 

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