CÔTE D’IVOIRE / RENFORCEMENT DE L’INCLUSION FINANCIÈRE - DES PROPOSITIONS POUR UNE MEILLEURE VIABILITÉ DES AGENTS RURAUX MOBILE MONEY

Jeu 12 octobre 2023Classé dans ArticlesVue(s) 519 fois

L’atelier de restitution des résultats de deux études conduites par le Groupe Consultatif d’Assistance aux Pauvres (CGAP) portant sur des propositions de solutions pour la structuration et la viabilité des réseaux d’agents de mobile money dans les zones rurales en Côte d’Ivoire, s’est tenue le jeudi 05 octobre 2023, au 20ème étage de l’immeuble SCIAM, à Abidjan-Plateau.

Sous la conduite de l’Agence de Promotion de l’Inclusion Financière de Côte d’Ivoire (APIF CI), cet atelier a permis, à l’ensemble des acteurs nationaux et régionaux, d’examiner les problématiques entravant la progression et la solidification de l’inclusion financière des populations rurales du pays.

La première étude a porté sur une approche KYA, de l’anglais < Know Your Agent >, qui vise à partir de l’évaluation des risques du statut informel de la majorité des agents ruraux, à les identifier, les catégoriser et les formaliser selon divers échelons de fonctionnalités. Cela, pour permettre auxdits agents de conserver les acquis déjà obtenus en matière d’inclusion financière des populations rurales en Côte d’Ivoire.

En effet, les constats sur le terrain ont permis de relever que la non formalisation des agents distributeurs des services et produits financiers par le téléphone mobile, selon la réglementation nationale et régionale en vigueur, constitue un frein au développement de l’inclusion financière.

Pour GENESIS Analytics, la structure diligentée par le CGAP pour mener ces études, la pérennité du réseau des agents de mobile money en milieu rural nécessite une supervision plus adaptée. De ce fait, les propositions pour pallier ce défaut de supervision s’articulent en plusieurs points. A savoir, identifier puis catégoriser les agents ruraux en trois niveaux permettant de manière progressive, à chaque agent, des fonctionnalités et des montants de transactions convenables pour les dépôts et les retraits d’argent.

En ce qui concerne les agents distributeurs formels, notamment ceux qui disposent de toute la documentation exigée par les fournisseurs de services mobiles money, entre autres, la carte nationale d’identité (CNI), le contrat avec un fournisseur, le registre de commerce ou le certificat national d’entreprenant; le montant des transactions des dépôts et des retraits par la carte SIM est illimité.

Pour les agents employés par les distributeurs, en l’occurrence, ceux qui détiennent uniquement la carte nationale ou l’attestation d’identité et une puce identifiée à leur nom, l’échelle des transactions est évaluée à un million cinq cent mille FCFA (1.500.000), par jour.

Enfin, les agents informels ou affiliés, c’est à dire, le personnel ayant une localisation fixe avérée mais ne possédant ni une pièce d’identité ni une carte SIM identifiée, les transactions sont limitées à cinquante mille FCFA (50.000 FCFA) par jour, en raison des risques de fraudes, de blanchiment d’argent et de lutte contre le terrorisme.

Quant à la seconde étude, relative aux agents mobiles money installés en zone rurale reculée, il a été proposé d’alléger la taxation fiscale de 18% à 10% sur chaque transaction afin que ceux-ci, bénéficient d’une commission plus avantageuse.

En outre, la non- viabilité des modèles économiques des points de ventes mobile money, a contraint maintes agences par défaut de fonds de roulement à la fermeture pour inactivité. L’utilisation grandissante du mobile money par les populations, s’amenuise de facto.

Comme alternative, Madame Corinne RIQUET BAMBA, Expert Senior du Secteur Financier au CGAP propose des ajustements fiscaux sur mesure. « L’allègement fiscal et le modèle de structuration proposés représentent, des solutions de court et moyen terme à la fois, pour la continuation de l’activité mobile money et l’inclusion au système financier formel, des populations installées en contrées lointaines », a-t-elle conseillé.

Pour sa part, Monsieur BROU Patrice, Directeur de l’Agence de Promotion de l’Inclusion Financière (APIF CI), estime que « les conclusions des études menées par le CGAP serviront de discussions et de réflexions plus poussées en vue de définir des actions favorisant l’expansion des réseaux ».

Au total, les services financiers numériques (SFN) et plus particulièrement, les services de mobile money ont permis à une part importante de la population vulnérable et traditionnellement exclue du système financier d’accéder, pour la première fois, aux services financiers de base et de rehausser le taux d’inclusion financière du pays au cours de ces dix dernières années plus de 50% en 2021. L’objectif étant pour la Côte d’Ivoire, d’atteindre un taux national d’inclusion financière de 60% d’ici à 2024.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                              Sercom/APIF

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